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Le réveil - 6ème partie -
Le réveil<o:p></o:p>
-6ème partie-
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-Aya, ma chérie Aya, réveilles-toi mon Dieu aies pitié de nous ! Aya je tinterdis de mabandonner toi aussi quest- ce qui tarrive ? Bon Dieu !<o:p></o:p>
-Madame, je vous prie, ce nest pas la peine de rester ici allez vous reposer, votre fille reçoit les meilleurs soins possibles <o:p></o:p>
-mais elle est toujours inconsciente depuis trois jours, rien na changé ! quand se réveillera-t-elle, docteur ? Je vous en supplie, dites-moi la vérité.<o:p></o:p>
Avant de pouvoir répondre aux questions de ma mère terrifiée, un homme, élégamment habillé, franchi la pièce. Lui aussi est très inquiet, et il sapproche delle. Cest mon papa.<o:p></o:p>
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-Cest vrai ce que je viens dentendre, Fatima ?<o:p></o:p>
-Oui, Ahmed, elle va très mal, et je suis incapable de laider <o:p></o:p>
-Madame, je vous assure que létat de votre fille est stable, il faut vous calmer sinon cest vous qui irez mal <o:p></o:p>
-Que doit-on faire alors, docteur ? Intervient mon père.<o:p></o:p>
-Rien, pour linstant on doit la laisser se reposer, linfirmière vient juste de lui administrer des médicaments pour stabiliser son rythme cardiaque et sa tension jusque-là tout est normal.<o:p></o:p>
- Pourquoi ne se réveille-t-elle pas alors ? demanda mon père tristement.<o:p></o:p>
- je comprends parfaitement votre inquiétude, répond le médecin personnellement, je pense quil sagit dun coma profond ou coma carus. Lors duquel le patient ne présente aucune réaction aux stimuli douloureux. Normalement le coma, qui signifie sommeil profond, est une abolition de la conscience et de la vigilance non réversible par la stimulation, après une lésion cérébrale traumatique ou pathologique. Mais votre fille ne souffre pas de ce genre de problème et son cerveau nest pas endommagé.
- Cela est rassurant alors ? dit instantanément mon père<o:p></o:p>- Absolument soyez tranquilles puisque son corps est intact, il y aura de lespoir. Jusque-là elle na pas eu de traumatisme qui puisse nous inquiéter après son accident ; mais le problème réside dans le fait que son esprit refuse de retourner à la réalité je crois que quelque chose lui fait peur <o:p></o:p>
-Je sais ce qui langoisse docteur. Intervient ma mère<o:p></o:p>
- Madame cela nous aiderait peut-être à mieux comprendre son état, cest quoi ?
-Cest la mort de notre fils, elle na jamais pu accepter ce drame. Répond-t-elle dun air abattu. <o:p></o:p>-vous devez la laisser ici, son hospitalisation en service danesthésiologie est indispensable pour assurer un suivi optimal. Les infermières sont entrainées pour ce genre de cas. <o:p></o:p>
Jentends le claquement de la porte et je réalise que tous les trois sont sortis de la pièce en me laissant seule. Jai beau essayé de leur parler, mes lèvres étaient colées lune à lautre comme si on me prive démettre le moindre bruit, le moindre son. Je les ai entendus depuis le début de la conversation mais je ne suis pas arrivée à leur parler, du moins à soulager les inquiétudes de maman, comme si un mur invisible nous sépare Heureusement, la présence de mon père apaisera sûrement ses tourments.<o:p></o:p><o:p> </o:p>
Mon corps pèse des tonnes, je ne peux plus bouger. Même mes yeux, je narrive plus à les ouvrir je sens et jentends tout autour de moi, les piqûres quon me fait étaient dures à supporter, jai envie de hurler à cause de la douleur. Mais je ny arrive pas, je suis prisonnière de ma paralysie. Et personne ne soupçonne que je suis tout à fait consciente dans ce corps impuissant et vulnérable.
Des jours et des jours passent et rien ne change. Je suis présente et absente à la fois dans cette chambre où jaspire les odeurs désagréables des médicaments. <o:p></o:p><o:p> </o:p>
Les infirmières ont pris lhabitude de passer dans ma chambre pour discuter en pensant que je ne peux les entendre. Elles rigolent et discutent : lune delles raconte ses soucis professionnels et émotionnels, lautre se lamente dune amie qui laura lâchement déçue, et une autre se sent navrée de me voir encore inconsciente, probablement à lagonie elles se demandent alors si je pourrai un jour me réveiller ! <o:p></o:p>
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Toujours étendue sur le lit, je ne fais quécouter et sentir toute présence près de moi ainsi coupée du monde extérieur, celui des vivants, je péris dans un étrange état de spéculation, toutes les choses qui mobsèdent autrefois nont plus dimportance en ces moments dimpuissance. Comme si Dieu ma donnée une occasion unique pour penser à lui, à sa présence. Je dis souvent que je suis seule, au fait je me suis trompée car Dieu est là pour nous, pour moi Il faut seulement linterpeler et le supplier même si je dois mourir, je veux seulement parler à ma pauvre maman, une dernière fois avant lultime heure.<o:p></o:p>
Les jours se suivent lentement, je ne pense plus. Je me suis retirée dans une profonde prière discrète, seul moyen qui me permet de supporter le vide dans lequel je suis entraînée. Dun moment à lautre, je sombre dans un sommeil sans rêve, jai peur de ne plus pouvoir me réveiller avant de dire à dieu à ma famille.<o:p></o:p>
Quelque chose datroce et dindéfinissable me chatouille, je ne peux supporter cette nouvelle sensation dont jai perdu lhabitude. Tel un nouveau-né, je commence à prendre contact avec le monde par mes sens : louïe, lodorat et cette fois le toucher. Jai beau envie de frapper cette mouche qui me picote le pied. Sûrement elle me considère la cible la plus inoffensive et la plus faible. Un matin pas comme les autres est perturbé par une envahissante et sournoise présence. Aussi mon cadavre soffre sans résistance ni objection à cette créature nauséabonde. Je suis la proie idéale, exposée à ses humeurs et ses caprices lamentables et épuisants. Jamais je ne me suis imaginée devenir un jour la cible dun tout petit insecte. Elle ne veut plus me quitter. <o:p></o:p><o:p> </o:p>
Dotée dune intelligence infernale, elle sait très bien esquiver mes visiteurs, quand elle sent une autre présence elle senfuit ; elle se réfugie là où on ne peut guère la remarquer telle une créature pensante et constante. Mais lorsque je suis seule, elle narrête guère de massaillir. Cette brûlante sensation ne fait quaugmenter. Parfois agréable, je lavoue, puisque je constate que mon corps a repris certaines de ses fonctions, je suis dorénavant capable de sentir. Dautrefois je ne cherche quun moyen pour écraser cette maudite mouche. Jaimerai bien quelle me laisse tranquille.<o:p></o:p><o:p> </o:p>
Les visites de la mouche se font de plus en plus fréquemment autant que les membres de la famille et les amis. Apparemment elle défie mon handicap ainsi que toutes les tentatives dhygiène appliquées dans cet hôpital. Ma soumission à cette désagréable présence est pesante. La mouche tourne autour de moi, en produisant un bruit agaçant et insupportable. Je suis sûre quelle me dévisage avec ses horribles yeux dalien lorsquelle se tient toute fière sur mon nez. <o:p></o:p>
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Ce minuscule parasite narrête pas de chatouiller mes membres découverts avec ses pattes dégoutantes et piquantes. On dirait quelle demeure comme une assidue observatrice pour explorer le corps infirme qui périt devant elle sans se défendre. Grand Dieu Tout Puissant, mon enveloppe charnelle était soumise aux caprices dune toute petite mouche, insignifiante et horriblement arrogante.<o:p></o:p>
Un jour dès cinq heures du matin, elle est revenue comme dhabitude, hostile et bien décidée à mempoisonner la vie. Elle me prive de dormir, jai beau tenté de bouger ma main pour la chasser. Malheureusement je ny suis pas arrivée. Le temps passe comme un calvaire, ma peau me pique de plus en plus, surtout avec cette chaleur atroce de lété et la sueur glacée qui coule sur mon corps comme les torrents dune rivière.<o:p></o:p><o:p> </o:p>
A huit heures, jentends les pas discrets du médecin et dune infirmière. Ils se tiennent près de mon lit afin de vérifier ma situation actuelle en espérant un changement positif. Quand à moi, je mène toujours mon combat acharné contre la petite et minuscule mouche. Toutefois, je commence à sentir mes doigts. Immonde et cruelle, elle profite de ma faiblesse. Cest à ce moment que linfirmière sursaute sous leffet de la surprise :<o:p></o:p>
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- Docteur, elle vient juste de faire bouger les doigts de sa main droite !
- Es-tu sûre Nadia ? demande le médecin en retenant sa respiration.
- Certainement, croyez-vous quelle réagi finalement aux nouveaux médicaments par voie intraveineuse quon lui a donnée ?<o:p></o:p>- Espérons-le. Mais pour le moment vérifions le niveau de sa tension, son rythme cardiaque, et sa respiration appelles les autres médecins, le cas de notre patiente est assez difficile, jai besoin dêtre assisté ; fais vite Nadia !
- Jy cours docteur <o:p></o:p>
<o:p></o:p><o:p></o:p>Les pas précipités de Nadia se font bourdonner dans ma tête, la joie me requinque et un soulagement fort apaisant me submerge. Finalement, je peux tuer la sale bestiole.<o:p></o:p>
Aya<o:p></o:p>15-09-2007
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